Les envoûtements du nord du Vietnam

D’Hanoï à Hué et Hoi An, le nord e t le centre constituent le cœur historique de cet attachant pays asiatique. Départ immédiat pour les rizières, les pagodes et les vaporeux paysages de la baie d’Along.

Pitons des mers et pitons des terres

Le Vietnam étire sa forme de « S » sur 1650 kilomètres, entre montagnes et hauts plateaux. Fertilisé par les deltas du Mékong, au sud, et du Fleuve Rouge, au nord, le pays est très prisé pour ses pics rocheux d’origine karstique. L’eau et le vent ont érodé le calcaire durant des millions d’années, ponctuant le paysage de falaises abruptes; de vallées encaissées et de réseaux de grottes.

  • La baie d’Along a fait rêver des générations de voyageurs, et pour cause ! Sur 430 km², on compte plus de 1 500 îles et îlots rocheux qui émergent des eaux peu profondes du golfe du Tonkin. Par grand ciel bleu ou dans les brumes matinales, ces éminences se combinent en d’admirables perspectives, évoluant sans cesse selon le point de vue. Des centaines de jonques parcourent le secteur, soir à la journée, soit pour une croisière de 24 heures. Une excursion permet de visiter une grotte comme celle de la Surprise, avec ses immenses salles ornées de concrétions.
  • Le site de Tam Coc, dans la région de Ninh Binh, est surnommé « la baie d’Along terrestre ». Point de mer ici, mais de jolies rivières qui serpentent parmi et mènent sous les pitons rocheux. D’aguerries rameuses mènent, à la force de leurs pieds, les barques à travers les rizières, les nénuphars et les roseaux, vers des horizons dentelés aussi sereins qu’artistiques.

À la croisée des influences

Un millénaire d’occupation chinoise et un siècle de protectorat français jalonnent l’histoire vietnamienne. Tenace au combat, le peuple Viet a gardé son identité, s’appropriant même la culture de la puissance dominante.

  • La Cité impériale de Hué n’a rien à envier à celle de Pékin. Capitale de 1802 à  1945, elle a cependant souffert des bombardements en 1968…et des termites. au gré des maçons et des charpentiers, la splendeur renaît peu à peu. Passé l’imposante porte du Midi s’ouvre le palais de la Suprême Harmonie, salle du trône d’un empereur jadis tout aussi paré de jaune et de dragons que son homologue chinois.
  • La ville d’Hoi An, au sud de Hué, synthétise les influences chinoises et japonaises. Les marchands étrangers s’y établirent au XVIIe siècle. Il en reste des pittoresques rues piétonnes – classées à l’Unesco – décorées de lampions, où alternent pont japonais, maisons basses à galerie et sièges de corporations mercantiles, rutilants de bas-reliefs, de statuettes et d’idéogrammes.
  • Au début du XXe siècle, Hanoï était considéré comme un « petit Paris ». Pour preuve, on y découvre un pont Eiffel, un opéra très Garnier, de grands hôtels, le palais du gouverneur devenu présidentiel, une curieuse cathédrale et des villas crépies jaune moutarde…

Un sol des plus fertiles

  • Les rizières sont l’élément clé du paysage, le riz, celui de l’assiette… Si le sud peut enregistrer jusqu’à trois récoltes par an, le nord, lui, se contente de deux. Peu mécanisée, l’agriculture emploie buffles et hommes pour le labourage et le repiquage.
  • Légumes et fruits tropicaux sont favorisés par un climat chaud et humide. Les marchés sont une inépuisable source de découverte  : fruits du jacquier (plusieurs kilos avec des épines) et du dragon (chair blanche à grains noirs), ramboutans ( litchis poilus) ou pommes de lai (au cœur étoilé).
  • Le Vietnam est un des plus grands producteurs mondiaux de café. Servi chaud ou glacé, serré ou non, le robusta dégage un arrière-goût vanillé.

Entre bouddhas et ancêtres

Un Vietnamien préférera se priver plutôt que de mal honore un aïeul. D’où les tombeaux plus ou moins imposants répartis jusque dans les rizières, les temples familiaux et les autels à offrandes qui ornent maisons et jardins.

  • Les empereurs bénéficient pour l’au-delà d’un traitement privilégié. Les tombeaux impériaux des environs de Hué rivalisent de gigantisme et de richesse. Certains monarques y résidaient même de leur vivant, avec leurs concubines. parmi les sept recensés se détachent celui de Minh Mang, pour l’harmonie de ses pavillons et pièces d’eau, à l’exubérante décoration intérieure. Le président et idole nationale, Hô chi Minh, décédé en 1969, fait plus sobre à Hanoï, avec un mausolée inspiré de celui de Lénine à Moscou…
  • État communiste, le Vietnam connaît une vraie diversité religieuse,  avec un confucianisme très prégnant. Si l’on voit çà et là des églises souvent catholiques, le bouddhisme reste très pratiqué. La pagode Bai Dinh, vers la baie d’Along terrestre, serait la plus grande d’Asie du Sud-Est? Achevée en 2010, elle compte trois bâtiments principaux reliés par des couloirs ponctués de 500 statues de pierre.

De la soie aux tablettes

À l’image de Samsung, qui y a implanté sa plus grosse usine, de nombreux industriels investissent au Vietnam. Ils y bénéficient de salaires jusqu’à trois fois inférieurs à ceux de Chine ! Le pays n’en garde pas moins son maillage d’entreprises familiales.

  • Le long des routes peuvent se succéder 8 ou 10 tailleurs de pierre, à moins qu’il ne s’agisse de vendeurs de bâtonnets d’encens ou de meubles. la plupart des villages se consacrent à une production particulière. Le pittoresque quartier des 36 corporations, à Hanoï, en est la vitrine parfaite : chaque rue est dédiée à la spécialité d’un même village.
  • les tentations pour un Européen sont nombreuses : tableaux reproduits, brodés ou laqués, chapeaux coniques, calligraphies ou porcelaines. Quant à la soie, elle est de grande qualité et peut même être taillée sur mesure en quelques heures..

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