Madère, jardin de l’Atlantique

Portugaise, mais bien loin de Lisbonne, l’île de l’éternel printemps , séduit autant par ses sentiers de randonnée que par ses côtes découpées ou son exubérante végétation.

Une serre à ciel ouvert

Située à la latitude de Casablanca, Madère bénéficie de conditions climatiques idéales pour la végétation, avec des températures cléments – de 17 à 25 °C – et un bon taux d’humidité, surtout au nord et en montagne

Le long des routes poussent spontanément les fleurs que l’Europe bichonne dans des serres. Chaque saison voit s’épanouir son lot de couleurs: bougainvillées, oiseaux de paradis, protéas, rhododendrons, aloès.. Nul ne s’étonne alors que les hauteurs de Funchal regorgent de jardins. Citons le Jardin botanique  et ses topiaires ou le jardin tropical Monte Palace. Le festival des fleurs , en mai, est un moment fort avec sa grande parade de chars.

  • Les fruits ont supplanté la canne à sucre qui fit la fortune des premiers colons. Exotiques ou tempérés, tous se plaisent ! Le marché central de Funchal étale fruits de la passion, bananes, grenades, mangues, et aussi l’épineux corossol, la cerise de Cayenne et le cériman.
  • Les vignobles en terrasses défient souvent l’abîme. Quatre principaux cépages donnent le fameux madère ensuite fortifié à l’eau-de-vie. Il se décline en sec, mi-sec, mi-doux et doux.

Une terre idéale pour la randonnée

Elle a beau ne faire que 57 kilomètres de long sur 22 de large, cela monte sec ! Jusqu’à 1 862 mètres pour être précis, avec le pico Ruivo. Madère serait même le territoire européen avec l’altitude moyenne la plus élevée, juste derrière…la Suisse.

  • La conquête des montagnes s’offre à tous.  Le pic do Arieiro ( 1 818 m), troisième sommet de l’île et cinquième du Portugal, est desservi par la route. Depuis le parking, quelques pas suffisent pour dépasser les nuages et se balader sur les toits madériens : le panorama sur les crêtes volcaniques, les vallées et la mer est magique par temps découvert. Un sentier mène les plus aguerris au pico Ruivo.
  • En portugais, madeira signifie bois. La végétation primaire est si dense lors de la découverte de l’île au XVe siècle que les colons l’incendièrent durant plusieurs années. Il en reste une forêt de lauriers, si précieuse qu’elle est classée par l’Unesco depuis 1999. Couvrant 15 000 hectares, elle est parcourue de nombreux sentiers.
  • Les hommes ont façonné le paysage, entaillant les pentes de poios, ces lopins cultivés en terrasse, et creusant les levadas, 2 000 kilomètres de canaux d’irrigation que longent volontiers les marcheurs.

Falaises et villages de pêcheurs

Hérissée de pics rocheux en son centre, Madère n’es pas en reste côté littoral.

  • Avec son à-pic de 580 mètres, cabo (cap) Girão marque les esprits et la côte sud. Le belvédère vient d’être refait avec un plancher de verre qui donne l’illusion d’être un équilibriste. Tout à l’est, la péninsule de la pointe Saint-Laurent mêle criques rocheuses noire et rouge, étroite plages survolées par les oiseaux et landes arides semées de plantes endémiques.
  • Les piscines naturelles de Porto Moniz sont l’attrait majeur de la côte nord.Elles se nichent dans des cavités volcaniques remplies par les vagues.
  • Il serait vain de citer tous les charmants petits ports. Depuis Funchal, 8 kilomètres suffisent pour rejoindre Câmara de Lobos avec ses barques de pêcheurs colorées, ses murs blancs, sa chapelle baroque et ses terrasses prisées par Churchill. Plus à l’ouest, Paúl do Mar est la station idéale pour siroter son puncha – le punch local à l’alcool de canne à sucre – face aux surfeurs et au soleil couchant.

Funchal, de Zarco à Christiano Ronaldo

La capitale madérienne tire son nom du fenouil. Elle se développe dès 1424 sous l’égide du capitaine João Zarco, découvreur de l’île. Première ville européenne hors du continent depuis les Romains, Funchal a servi de modèle aux cités d’Amérique.

  • Le cœur de la ville a conservé son cachet ancien avec ses places et ses ruelles animées, sa cathédrale, ses églises baroques, notamment celle du Collège, ses caves viticoles et ses fortifications. Elle s’étage en amphithéâtre jusqu’au port où accostent les paquebots de croisière.
  • Le footballeur Cristiano Ronaldo est né dans les quartiers populaires en 1985. Quasi demi-dieu, il a sa statue près du musée qui lui est consacré. Depuis 2016, l’aéroport porte même son nom !

Et si on allait à la plage ?

L’archipel de Madère est souvent réduit à une seule île. Dommage pour Porto Santo, plus petite -42,5 km² contre 740 km² – et découverte en 1418, un an avant l’île de Madère. Les 50 kilomètres qui les séparent se font en ferry ou en avion.

  • Pour un Madérien, Porto Santo c’est avant tout la plage, une immense étendue de 9 kilomètres de long, aussi belle qu’introuvable sur l’île principale. Fin, doré et paré de vertus thérapeutiques, le sable est frangé d’une eau turquoise qui atteint les 25 ° C en été. De nombreux établissements proposent thalasso et remise en forme.
  • Vila Baleira marque le début de la plage. La paisible capitale de Porto Santo abrite la maison-musée de Christophe Colomb. Le futur découvreur aborde cette île aride en 1479. Il y épouse Filipa Moniz, restant là deux ans ) mûrir ses projets…

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