Du 5 au 21 août de cette année, le monde entier s’est donné rendez-vous à Rio pour célébrer le sport, une belle occasion pour (re)découvrir une des villes emblématiques du Brésil.
Une capitale… qui ne l’est pas
En 1960 Rio de Janeiro cède son titre à Brasilia, nouvelle capitale flambant neuve du Brésil. Son nom vient de pau-brasil (bois de braise), arbre endémique exporté par les conquistadores pour servir de teinture en Europe. Le Brésil fait 15 fois la France et fédère 26 États, dont celui de Rio, ou le vaste Minas Gerais, son arrière pays.
- Une géographie unique. Rio s’est bâtie à l’est du lagon de Rodrigo de Freitas et de son Pain de Sucre…en granit. Ses nombreux autres monts – morros – sont squattés par des quartiers dont chacun a sa personnalité. Le Corcovado brandit sa statue aussi célèbre que figée, ce Christ rédempteur de 30 mètres, réalisé en 1931 par le sculpteur français Paul Landowki. Le pic est léché par la forêt de Tijuca et ses cascades, plus grand « bois de Boulogne » du monde.
- Des habitants métissés. Deuxième ville après São Paulo, Rio rassemble 13 millions d’habitants, les Cariocas, de souches tant locales qu’africaines et européennes. Un tiers se répartit entre mille taudis perchés, les favelas.
- Des plages pour tous : il y en a 24 ! Copacabana est très mélangée, quand Ipanema se divise en « postes » dont chacun a son caractère, sa clientèle. Leblon reste la plus huppée et Barra, la plus sportive avec ses surfeurs et véliplanchistes.
Exubérante et festive
Le métissage, institué par l’ancien maître portugais entre colons, autochtones et même esclaves affranchis, explique une ouverture et une spontanéité – voire une surperficialité- sans égales dans le monde.
- Le futebol à la Maracaña. Il est arrivé en 1894, et Rio compte depuis quatre équipes. On dit méchamment que le spectacle des gradins est plus passionnant que celui de la pelouse, qui a gagné en nonchalance depuis du Pelé tira son millième but. C’est dans ce stade remis à neuf, qu’a eu lieu l’inauguration des Jeux, le 5 août.
- Le carnaval partout : créé en 1641, codifié en 1841, le Carnaval – du 24 au 28 février prochains – réunit des blocos (formations) dont les 12 meilleurs s’affrontent devant les 40 juges au sambadrome. Les bals de quartier, le défilé d’Ipanema ou encore la mascarade gay de la Scla restent plus spontanés.
Des quartiers contrastés
Ruban de ville, Rio a mis bout à bout ses quartiers le long de la mer au rythme de son histoire, avant de les relier par des routes, métros, bus, trains, téléphériques…
- Centro, le cerveau : gratte-ciel, bâtiments classiques, palmiers…Comme dans maintes villes brésiliennes, le centre, peu vivant, réunit monuments historiques, théâtres nationaux, musées, bureaux, administrations et une abbaye du XVIe siècle, Saint-Benoît.
- Santa Teresa la branchée : c’est le quartier bobo de Rio avec de nombreuses boutiques. Belles demeures et petites maisons ont été reprises par la classe moyenne. Plutôt pour déambuler le jour.
- Lapa, derrière les arches : passant le seuil de grandes arches chaulées, on plonge dans le quartier le plus animé. Foules, bruit, terrasses, boîtes; restaurants à spectacles…Plutôt pour la nuit.
Une table accueillante
La capitale culinaire du Brésil, c’est Salvador, mais Rio offre le plus grand choix, cuisine internationale comprise.
- Haricots et fruits de mer. La viande est goûteuse. Soupes , beignets et pão de queijo –pain au fromage- servent d’entrée, suivis de plats consistants tels feijoada – cassoulet de haricots noirs -, vatapá –ragoût de fruits de mer aux tomates – ou moqueca –avec piments et coco. Enfin, les desserts qu’on retrouve dans tout le monde lusophone : pudim et flan.
- Cachaça. La cachaça, rhum agricole brésilien, reste méconnu : seul 1 % de son million et demi de litres produit annuellement est exporté. Mêlée à du sucre et du citron, elle devient caïpirinha.