Cap-Vert, entre mer et volcans

Ce qui séduit dans cet archipel atlantique au large de l’Afrique, c’est sa variété, entre désert et luxuriance. Les habitants, répartis sur neuf îles principales, ne sont pas en reste côté métissage et joie de vivre !

Un monde modelé par les éléments

Soumises à l’harmattan soufflant des déserts mauritaniens, aux embruns et à la proximité de l’équateur, les îles du Cap-Vert – ancienne colonie portugaise – offrent des paysages variés, entre Sahara, savanes et verdoiements tropicaux.

  • Au vent, Sous le Vent. L’archipel se réfère au cap Vert du…Sénégal, à 700 kilomètres de là. Les neuf îles habitées se divisent entre celles Au Vent – Barlavento – au nord (Santo Antāo, Sāo Vicente, Sāo Nicolau, Sal et Boa Vista), et Sous le Vent – Sotavento – au sud ( Brava, Fogo, Santiago, Maio). Ces dernières sont davantage taraudées par l’érosion éolienne.
  • Sur un volcan. L’île de Fogo -« du Feu »- n’est autre qu’un cône éruptif de  2830 mètres. Une route en fait le tour et une autre pénètre le cratère. C’est le seul en activité dans ce pays volcanique, sa dernière colère remontant à 2014.
  • Faune et flore à surprises. Parmi les bizarreries de la nature – parfois aidée par l’introduction d’espèces d’Afrique ou du Brésil -, on trouve dragonniers en parasol, fougères géantes et baobabs. On croise des singes sur Santiago et partout des requins, plutôt inoffensifs. Les tortues marines pondent tout l’été à Boa Vista et, en avril, les baleines à bosse se reproduisent à Maio.

La mer dans tous ses états

Il y a 92 ports au Cap-Vert, et la mer poissonneuse a poussé le pays à signer des contrats de partenariats avec les Européens et les Japonais. Mais, avec des moyennes de 22° C à 27° C, l’océan est également propice aux loisirs.

  • Les barques de pêcheurs. Comme au Portugal, l’amour que chaque marin porte à son embarcation le pousse à le peindre de couleurs vives et de devises propitiatoires – même s’il ne s’agit parfois que du logo d’une marque de baskets ou de vêtements.
  • Les sports nautiques. Les équipes nationales de surf et de kitesurf – françaises incluses – viennent s’entraîner au Cap-Vert, à Sal notamment, où vent et vagues satisfont les plus aguerris. La pêche au gros permet aux touristes fortunés de ferrer des espadons et des marlins bleus.
  • Les salines. Les plus impressionnantes sont celles de Sal, fermées en 1999. Les grands pylônes pour transporter les bennes de sel se dressent toujours autour du cratère situé 7 mètres sous le niveau de la mer.

Une architecture vivante

Dans ce pays pauvre, on a enrichi de pierre la case africaine et récupéré les demeures de l’ancien colon, parfois magnifiques, souvent de simples fermes.

  • L’architecture traditionnelle. Murs en basalte sans ciment, toit en canne à sucre, sol en terre battue constituent la case de base. Le funco est sa version circulaire.
  • L’architecture coloniale. Ce sont  d’abord les forts et bâtiments des pouvoirs publics, avec leurs vérandas, horloges et volets ajourés : à détailler à Mindelo, Praia ou Santa Maria do Sal. La loja est l’épicerie-taverne, souvent animée. Coloré, avec des balcons tarabiscotés, le sobrado était l’hôtel particulier du notable portugais, aujourd’hui partagé entre plusieurs familles. Moins riche est la maison rurale, avec escalier extérieur et galerie sous le toit de tuile.
  • Des essais futuristes. Les rivages isolés et les lambeaux de désert ont inspiré les architectes qui ont donné corps à leurs rêves avant-gardistes, avec panneaux solaires.

Une table traditionnelle

Pas des plus variées, la cuisine profite cependant d’excellents ingrédients.

  • La cachupa, ragoût de maïs et haricots noirs, est le plat national. On l’agrémente de viande, thon, œufs ou légumes. Le churrasco, poulet grillé, est servi avec riz, manioc ou frites d’ignames. On cuisine langoustes, poulpes, crevettes et pousse-pieds. Le dessert roi est le pudim de queijo, crème renversée au lait de chèvre.
  • Le manecom, un vin rouge, est produit sur les laves de Fogo. Le  grogue ou aguardiente est le rhum local, servi en punch.

L’empreinte de l’histoire

Inhabitée jusqu’au XVe siècle, l’ancienne colonie lusitanienne, devenue escale d’explorateurs et de bateaux négriers, a bénéficié des allers-retours culturels entre le Brésil et le Portugal.

  • La langue : le portugais reste la langue administrative, mais on parle plusieurs variantes de créole, influencées par le vocabulaire africain…et le portugais !
  • Le bagne de Tarrafal : à l’époque de la dictature au Portugal, les opposants au régime étaient expédiés dans ce sinistre camp de concentration, qu’on visite au nord de l’île de Santiago.
  • L’intermède communiste : en 1945, après la révolution des Œillets et la chute de la dictature de l’Estado Novo, le Cap-Vert acquiert l’indépendance. Le régime marxiste, ne remplit pas les attentes. Il tombe en 1990, mais la population garde son affection à  Amílcar Cabral, martyr communiste indépendantiste. Son portrait orne badges et tee-shirts..

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.